| 14 janvier 2009 à 16h00 |
| www.telerama.fr |
LE FIL CINEMA - Il n’y a pas que la presse qui soit en danger. Festivals et autres manifestations subventionnées consacrées à l’image souffrent aussi… C’est pour cela qu’a été créé le Collectif national de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle, qui tenait ses premiers états généraux il y a quelques jours, à Paris. Mais l'action culturelle, à quoi ça sert ? Réponse en quelques témoignages.
Antoine Glémain, directeur d’Atmosphère 53, une association implantée en Mayenne pour la diffusion du cinéma en milieu rural : « Aujourd’hui, la menace de notre disparition est réelle : les financements manquent alors qu’il n’a jamais été aussi urgent de lutter contre les déserts socio-cuturels. »
Chantal Richard, cinéaste : « On a besoin de l’action culturelle pour retrouver l’émotion de l’échange et du partage. Toutes ces expériences, du cinéma itinérant aux ateliers d’éducation à l’image, ne sont même pas prises en compte dans les rapports officiels sur l’action culturelle ! »
Jocelyne Quélo, responsable multimédia de la Maison populaire de Montreuil : « En 2008, le label espace culturel multimédia a disparu. Les structures ont du faire face à des baisses de subventions énormes. Des zones blanches commencent à apparaître sur le territoire. Le populisme est en train de remplacer l’éducation populaire. »
Cyril Seassau, de la Ligue de l’enseignement : « En octobre dernier, nous avons appris que certaines associations d’éducation à l’image allaient subir une baisse de 25% de leurs subventions en 2009. Cela met en danger un grand nombre d’actions. Au-delà du désengagement financier de l’Etat, il s’agit bien de la rupture du consensus qui prévalait jusque-là en matière d’éducation populaire. On passe progressivement à une culture du rendement et du résultat alors que nos actions doivent être évaluées dans la durée. C’est un combat idéologique que nous devons mener. »
Jean-Pierre Thorn, cinéaste : « Je fais partie d’un cinéma indépendant qui n’existerait pas s’il n’y avait pas le travail formidable des acteurs culturels sur le terrain. Lorsqu’on a créé l’Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion, ndlr), en 1992, je me souviens que Lucas Belvaux et Manuel Poirier partaient avec des pelloches dans le coffre à la rencontre des exploitants. Ils essayaient de les convaincre de défendre un cinéma exigeant. Depuis, l’Acid a fait du chemin mais face à la régression fantastique que l’on subit, on est en droit de s’inquiéter... »
Nicolas Mey, responsable d’un cinéma associatif, à Morlaix : « Pour diffuser des films autres que ceux produits par la grosse industrie, il ne suffit pas de programmer des séances. Il faut aussi accompagner les films, s’interroger sur la manière de les montrer et multiplier les occasions de rencontres entre le public, une œuvre et son auteur. Or, en nous sucrant aides et subventions, l’Etat met en péril ce travail de sensibilisation. Comment faire venir le réalisateur d’un film si on ne peut pas le payer ? »
Gilles Porte, cinéaste : « Nous ne sommes pas en voie de disparition mais de résistance. Car les cinéastes ont absolument besoin de ces passeurs que sont les pros de l’action culturelle. Sans eux, les films des gens comme moi ou Nicolas Klotz seraient invisibles. »
Chantal Richard, cinéaste : « On a besoin de l’action culturelle pour retrouver l’émotion de l’échange et du partage. Toutes ces expériences, du cinéma itinérant aux ateliers d’éducation à l’image, ne sont même pas prises en compte dans les rapports officiels sur l’action culturelle ! »
Jocelyne Quélo, responsable multimédia de la Maison populaire de Montreuil : « En 2008, le label espace culturel multimédia a disparu. Les structures ont du faire face à des baisses de subventions énormes. Des zones blanches commencent à apparaître sur le territoire. Le populisme est en train de remplacer l’éducation populaire. »
Cyril Seassau, de la Ligue de l’enseignement : « En octobre dernier, nous avons appris que certaines associations d’éducation à l’image allaient subir une baisse de 25% de leurs subventions en 2009. Cela met en danger un grand nombre d’actions. Au-delà du désengagement financier de l’Etat, il s’agit bien de la rupture du consensus qui prévalait jusque-là en matière d’éducation populaire. On passe progressivement à une culture du rendement et du résultat alors que nos actions doivent être évaluées dans la durée. C’est un combat idéologique que nous devons mener. »
Jean-Pierre Thorn, cinéaste : « Je fais partie d’un cinéma indépendant qui n’existerait pas s’il n’y avait pas le travail formidable des acteurs culturels sur le terrain. Lorsqu’on a créé l’Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion, ndlr), en 1992, je me souviens que Lucas Belvaux et Manuel Poirier partaient avec des pelloches dans le coffre à la rencontre des exploitants. Ils essayaient de les convaincre de défendre un cinéma exigeant. Depuis, l’Acid a fait du chemin mais face à la régression fantastique que l’on subit, on est en droit de s’inquiéter... »
Nicolas Mey, responsable d’un cinéma associatif, à Morlaix : « Pour diffuser des films autres que ceux produits par la grosse industrie, il ne suffit pas de programmer des séances. Il faut aussi accompagner les films, s’interroger sur la manière de les montrer et multiplier les occasions de rencontres entre le public, une œuvre et son auteur. Or, en nous sucrant aides et subventions, l’Etat met en péril ce travail de sensibilisation. Comment faire venir le réalisateur d’un film si on ne peut pas le payer ? »
Gilles Porte, cinéaste : « Nous ne sommes pas en voie de disparition mais de résistance. Car les cinéastes ont absolument besoin de ces passeurs que sont les pros de l’action culturelle. Sans eux, les films des gens comme moi ou Nicolas Klotz seraient invisibles. »
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