Par Sylvain Bourmeau
Créé 08/05/2008 - 10:58
Culture-Idées /Cahiers du Cinéma / Presse
Alors que Le Monde prend du retard dans le processus de vente des Cahiers du cinéma, le projet de reprise présenté par l'actuel rédacteur en chef, Emmanuel Burdeau, semble se détacher en recevant le soutien d'une cinquantaine de personnalités. La rédaction du mensuel devrait également appuyer ce projet.
Le Monde a pris du retard sur le calendrier serré qu'il s'était lui-même fixé pour la vente des Cahiers du Cinéma. C'est en milieu de semaine prochaine seulement, soit au moment de l'ouverture du Festival de Cannes vers lequel convergent tous les professionnels du secteur, qu'il devrait permettre aux repreneurs potentiels l'accès à un première « info-mémo ».
Ceux qui ne seront pas trop échaudés par des comptes qui s'annoncent très mauvais pourront demander à entrer, deuxième phase du processus, dans une « data room » pour consulter un dossier plus nourri. La date du 31 mai qu'avait avancée Le Monde comme limite de rendu des offres semble désormais oubliée.
Pour l'instant, comme nous le signalions précédemment, seuls trois repreneurs se sont déclarés publiquement : Alain Kruger, producteur de télévision et ancien directeur de journaux au sein du groupe Filipacchi (Première, 7 à Paris, L'Autre Journal), les éditions indépendantes qui éditent Les Inrockuptibles, et Emmanuel Burdeau, l'actuel rédacteur en chef des Cahiers, associé à Thierry Lounas, membre du comité de rédaction.
Déjà signé par plus d'une cinquantaine de personnalités, un texte apporte clairement, « au nom de l'avenir des Cahiers du cinéma », « son soutien » et « sa confiance » au projet de Burdeau et Lounas. Les signataires ( parmi lesquels les critiques Jean Douchet, Thierry Jousse, Bill Krohn ou Jonathan Rosenbaum, les réalisateurs Hou Hsiao Hsien, Quentin Tarrantino, Pascal Bonitzer, les plasticiennes Dominique Gonzales-Foerster, Valérie Jouve ou Natacha Lesueur, les écrivains Olivier Cadiot, François Bégaudeau et Tanguy Viel, philosophes Jacques Rancière et Georges Didi-Huberman...) estiment que ce projet ouvre la perspective de Cahiers renouvelés et fidèles à eux-mêmes.
La rédaction doit annoncer son soutien au projet
« Les mutations de l'époque, écrivent-ils, rendent les Cahiers plus indispensables que jamais, en réclamant l'invention d'un type d'intervention critique apte à répondre à la nouvelle place du cinéma dans le concert des arts et des images. Si le cinéma est désormais au centre, les Cahiers peuvent l'être également, puisqu'ils sont présents sur le papier et sur Internet, et que leur aura demeure un atout majeur. Seront-ils alors contraints d'oublier leur histoire ou de dévoyer leur identité ? Nullement. Ils garderont au contraire intactes la vigueur et la nécessité de leurs débuts, lorsqu'André Bazin et la jeune garde des futurs cinéastes de la Nouvelle Vague se tournèrent vers ce qu'il y a d'impur dans le cinéma ou lorsque, quelques années plus tard, la revue s'ouvrit aux sciences humaines et à la philosophie. C'est, à plus large échelle encore, un moment similaire que nous traversons aujourd'hui. »
Si, dans un entretien accordé à Politis et publié ce 8 mai, Emmanuel Burdeau, confiant, indique qu'il est encore « à la recherche d'un véritable partenaire financier», il peut donc d'ores et déjà compter sur un atout symbolique majeur avec ce texte, d'autant que la rédaction dans sa quasi totalité devrait elle aussi prochainement apporter son soutien à son projet.
Dans ces conditions, il serait évidemment très risqué pour un autre repreneur de se lancer dans l'aventure - à moins de considérer qu'une marque, aussi forte soit-elle, puisse avoir un avenir sans qu'elle continue d'être garantie par ceux qui en sont à la fois les dépositaires et les réinventeurs permanents.
Culture-Idées /Cahiers du Cinéma / Presse
Alors que Le Monde prend du retard dans le processus de vente des Cahiers du cinéma, le projet de reprise présenté par l'actuel rédacteur en chef, Emmanuel Burdeau, semble se détacher en recevant le soutien d'une cinquantaine de personnalités. La rédaction du mensuel devrait également appuyer ce projet.
Le Monde a pris du retard sur le calendrier serré qu'il s'était lui-même fixé pour la vente des Cahiers du Cinéma. C'est en milieu de semaine prochaine seulement, soit au moment de l'ouverture du Festival de Cannes vers lequel convergent tous les professionnels du secteur, qu'il devrait permettre aux repreneurs potentiels l'accès à un première « info-mémo ».
Ceux qui ne seront pas trop échaudés par des comptes qui s'annoncent très mauvais pourront demander à entrer, deuxième phase du processus, dans une « data room » pour consulter un dossier plus nourri. La date du 31 mai qu'avait avancée Le Monde comme limite de rendu des offres semble désormais oubliée.
Pour l'instant, comme nous le signalions précédemment, seuls trois repreneurs se sont déclarés publiquement : Alain Kruger, producteur de télévision et ancien directeur de journaux au sein du groupe Filipacchi (Première, 7 à Paris, L'Autre Journal), les éditions indépendantes qui éditent Les Inrockuptibles, et Emmanuel Burdeau, l'actuel rédacteur en chef des Cahiers, associé à Thierry Lounas, membre du comité de rédaction.
Déjà signé par plus d'une cinquantaine de personnalités, un texte apporte clairement, « au nom de l'avenir des Cahiers du cinéma », « son soutien » et « sa confiance » au projet de Burdeau et Lounas. Les signataires ( parmi lesquels les critiques Jean Douchet, Thierry Jousse, Bill Krohn ou Jonathan Rosenbaum, les réalisateurs Hou Hsiao Hsien, Quentin Tarrantino, Pascal Bonitzer, les plasticiennes Dominique Gonzales-Foerster, Valérie Jouve ou Natacha Lesueur, les écrivains Olivier Cadiot, François Bégaudeau et Tanguy Viel, philosophes Jacques Rancière et Georges Didi-Huberman...) estiment que ce projet ouvre la perspective de Cahiers renouvelés et fidèles à eux-mêmes.
La rédaction doit annoncer son soutien au projet
« Les mutations de l'époque, écrivent-ils, rendent les Cahiers plus indispensables que jamais, en réclamant l'invention d'un type d'intervention critique apte à répondre à la nouvelle place du cinéma dans le concert des arts et des images. Si le cinéma est désormais au centre, les Cahiers peuvent l'être également, puisqu'ils sont présents sur le papier et sur Internet, et que leur aura demeure un atout majeur. Seront-ils alors contraints d'oublier leur histoire ou de dévoyer leur identité ? Nullement. Ils garderont au contraire intactes la vigueur et la nécessité de leurs débuts, lorsqu'André Bazin et la jeune garde des futurs cinéastes de la Nouvelle Vague se tournèrent vers ce qu'il y a d'impur dans le cinéma ou lorsque, quelques années plus tard, la revue s'ouvrit aux sciences humaines et à la philosophie. C'est, à plus large échelle encore, un moment similaire que nous traversons aujourd'hui. »
Si, dans un entretien accordé à Politis et publié ce 8 mai, Emmanuel Burdeau, confiant, indique qu'il est encore « à la recherche d'un véritable partenaire financier», il peut donc d'ores et déjà compter sur un atout symbolique majeur avec ce texte, d'autant que la rédaction dans sa quasi totalité devrait elle aussi prochainement apporter son soutien à son projet.
Dans ces conditions, il serait évidemment très risqué pour un autre repreneur de se lancer dans l'aventure - à moins de considérer qu'une marque, aussi forte soit-elle, puisse avoir un avenir sans qu'elle continue d'être garantie par ceux qui en sont à la fois les dépositaires et les réinventeurs permanents.